Aller au contenu

Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/497

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

insista si vivement sur l’amplification de son douaire, que mon bisaïeul, pour ne plus essuyer de querelles de cette nature, consentit à tout ce qu’elle voulut : l’article fut arrêté et signé.



CHAPITRE LVII.

Hélas !


C’est un douaire bien exorbitant, bien injuste, mon cher ami, disoit ma grand’mère à mon grand-père, que nous sommes ainsi obligés de payer sur un aussi petit bien que le nôtre.

Cela est vrai, ma chère, répliquoit mon grand-père ; mais mon père n’avoit pas plus de nez qu’il n’y en avoit sur le dos de ma main. Elle lui fit la loi.

Il faut savoir que-m a bisaïeule avoit survécu son mari, et que mon grand-père eut à payer ce douaire pendant douze ans. Il étoit de cent cinquante guinées. La saint Michel étoit la fête de l’année qui paroissoit toujours arriver le plus tôt : mais cela ne faisoit point de peine à mon grand-père. C’étoit l’homme du monde qui se débarrassoit avec le plus de plaisir de ses obligations pécuniaires. Tant