Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/513

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fera le principal ornement. On la mettra dans la niche la plus apparente au moins, comme le prototype de tous les écrivains volumineux qui doivent servir de modèle. Il a épuisé son sujet. Chaque chose y est pesée, discutée, examinée, éclaircie avec la plus grande précision. Il y a jeté tout ce que les sciences les plus profondes avoient d’intéressant, tout ce que les connoissances agréables avoient de plus piquant. Il n’a cessé de comparer, de compiler, de piller, de glaner. Son ouvrage est une riche collection de tout ce qui a été dit, écrit ou discuté dans les écoles, ou sous les portiques des savans de tous les âges et de tous les peuples. C’est un recueil entièrement achevé, un code, un digeste de tout ce qu’un homme, qui se pique de curiosité, peut désirer de savoir sur les nez, de quelque forme et de quelque couleur qu’ils soient.

On conçoit aisément qu’il est fort peu nécessaire que je parle des autres livres qui composoient la bibliothèque de mon père. Je ne dirai donc rien de Prignitz, d’André Scroderus, d’Ambroise Paré, de leurs querelles, de leurs disputes, de l’intérêt que mon père prit à leurs discussions, du jugement qu’il en porta. J’ai bien d’autres choses à faire. N’ai-je pas promis d’éclaircir une