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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/515

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bergius, comme étoit mon père. Mais malgré cela, je suis d’opinion que ces contes méritent qu’on les lise. Quoiqu’il fût allemand, il n’est pas sans imagination, il les a divisés par décades, et chaque décade contient dix contes. La morale n’est pas bâtie sur des contes, et l’on peut certainement reprocher un tort à Slawkembergius, celui de les avoir annoncés sur ce ton dans le monde. On voit dans le plus grand nombre qu’il a plus fait d’efforts pour amuser que pour instruire, et il y a communement mal réussi ; mais il faut avouer qu’il n’a pas toujours été le maître de ses sujets. Son but, en faisant ces bagatelles, a été de saisir des faits qui rentrassent dans son ouvrage principal. C’en est une espèce de supplément. Mais lisez, madame, et vous en jugerez.



CHAPITRE LXIII.

La prise de Strasbourg, conte.


On respiroit la fraîcheur délicieuse d’une des plus belles soirées du mois d’août, lorsqu’un étranger, monté sur une mule, entra dans la ville de Strasbourg. Il portoit en croupe une petite valise qui renfermoit quelques che-