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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/543

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ODE.


I.

suis-je ? Que vois-je, grands dieux ;
Mûrs sacrés d’Apollon, Calliope, Uranie !
Je vois… je ne vois rien, mes yeux…
Ah ! je vois, je vois tout, puisque je vois Julie.
Instrument de l’amour ! oh ! les sons que tu rends,
Quand tu n’es pas pincé des doigts de ma déesse,
Sont toujours aigres, durs, rauques et discordans.
Sa main douce, sa main légère, enchanteresse ;
Sa main sait en tirer les sons délicieux,
Qui charment tous les cœurs et vous ouvrent les cieux.


II.

Julie, idole de mon. . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ces vers étoient certainement fort beaux, et ce fut bien dommage, s’écrie Slawkembergius, que le seigneur Diego, inquiet sur la rime qui devoit suivre, ne sût si Julie étoit l’idole de son cœur ou de son ame. Rien n’est si cruel pour un homme de génie, que d’être asservi à l’usage d’un mot dont la redondance peut, à la vérité, flatter l’oreille, mais dont l’absurdité heurte le plus souvent la raison. On conçoit que son génie étoit arrêté par la