Aller au contenu

Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/568

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne l’a point connu, parce qu’il n’a fait que des spéculations sans consulter l’expérience, demande pourquoi nous n’avons pas aussi bien trois pieds que nous en avons deux. —

Aristote est un sot, dit mon oncle Tobie.

Je n’aurois osé le dire, répliqua mon père.

Eh bien ! je le dis, moi, reprit mon oncle Tobie.



CHAPITRE LXXV.

La double entente.


Eh ! eh ! Suzanne ; s’écria mon père en la voyant passer au bas de l’escalier avec un gros oreiller sous le bras, comment va ma femme ? comme-ça, dit Suzanne, sans s’arrêter. —

Et l’enfant ? Point de réponse.

Que dit le docteur Slop ? que fait-il ?

Suzanne étoit déjà loin. Mon père se mit le dos contre la rampe. « Frère Tobie, dit-il, de la multitude des énigmes que la vie conjugale offre sans cesse à deviner au pauvre mari, je n’en connois point de plus impénétrable que celle-ci. Ma perspicacité y a toujours échoué. C’est de savoir pourquoi et comment il se fait, dès que madame est en