Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/591

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dans la colère, dans la décrépitude, dans l’erreur, dans la méprise, dans le mécontentement, et au milieu de la plus bête de toutes les interruptions ; toi, sur qui, dans cet instant fatal, le destin épuisa tous les malheurs qu’il avoit écrits dans le livre funeste des maux embryotiques..... Ô mon fils, mon cher et trop malheureux fils !

Ô nuit ! nuit terrible et désastrueuse !

Misérable jouet de tant de contre-temps sinistres ! n’étoit-ce donc pas assez que tu en éprouvasses les terribles effets !

Falloit-il encore, ô mon fils ! que tu fusses l’objet de toutes les peines accablantes qui t’attendoient à ton passage en ce monde ?

Falloit-il qu’une autre multitude de maux accompagnassent ton existence depuis le premier instant que tu as vu le jour ? Ô mon fils ! ô mon cher fils !

Ô nuit ! nuit terrible et désastrueuse !

Tes jours commencent au déclin de ceux de ton père.

Avec quel soin il se proposoit de t’inculquer des principes ! mais il ne lui reste plus que des doutes, que des incertitudes, que des obscurités profondes et impénétrables. —

Son imagination encore vive, mais tempérée par l’expérience et par la raison, eût