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Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/592

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modéré l’effervescence de la tienne. Elle est glacée aujourd’hui ; elle est tombée dans l’engourdissement insensible de la mort.

Ô mon fils ! mon malheureux fils ! tu as tout perdu.

Sous quel astre, bon Dieu ! en quelle saison, à quel âge, en quelle circonstance, t’ai-je donc donné la vie ?

Ô nuit ! nuit à jamais désastrueuse !

Hélas ! frère Tobie, hélas ! vous le savez.

Ah ! cet événement est trop mélancolique, trop désespérant, il m’affecte encore trop vivement….

Ô moment cruel qui vis disperser inutilement les esprits, qui, avec la vie, auroient dû communiquer à mon fils, la mémoire, le jugement, et toutes les facultés de l’imagination la plus vive !….

Cruel instant où tout se perdit, se confondit, se dispersa !

Nuit, ô nuit à jamais désastrueuse !

Hélas ! que dis-je ?…

Ce maudit voyage de Londres n’est-il donc rien ?

Et cette opiniâtreté inconcevable de sa mère à vouloir se servir d’une sage-femme ?…

Et cette chute, et ce renversement de mon système ?.....