Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/605

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Yorick laissa les applaudissemens s’accumuler…

Mais, mécontent, au fond, de son propre ouvrage, ainsi que je le suis si souvent du mien, il déchira son cahier et en présenta un lambeau à chacun de ces messieurs pour allumer sa pipe.

Quoi donc ? s’écria Didius d’un air étonné. Voilà qui est singulier.

Très-singulier ! reprit Kysarchius d’un ton imposant. Il étoit de la famille Kysarchienne des Pays-Bas, et ce qu’il disoit en avoit d’autant plus de poids. En vérité, dit-il, c’est un procédé trop offensant, pour qu’on le passe.

Il n’est sûrement pas honnête, dit Didius, en se levant à moitié pour éloigner une bouteille qui étoit en ligne directe entre lui et Yorick. Vous auriez pu, dit-il, en lui parlant à lui-même, nous éviter cette injure. C’est un de ces petits sarcasmes que vous faites si souvent sans parler, et qui n’en sont pas moins piquans…

Mon oncle Tobie cherchoit à deviner ce que tout cela vouloit dire…

Si votre sermon continua Didius, n’étoit bon qu’à faire des camouflets, pourquoi nous