Page:Sterne - Œuvres complètes, t1-2, 1803, Bastien.djvu/635

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Mais qui diable s’avisa jamais de coucher avec sa grand-mère ? s’écria Kysarchius.

Qui ?… Parbleu ! il ne faut pas aller si loin, reprit Didius. Ne connoissez-vous donc pas ce jeune homme dont parle Selden ?

Ma foi, cela est vrai ! s’écria Gastriphères. Il y songea.

Il y songea ?… Il fit bien plus que d’y songer.

Plus ?… C’est ce que Selden ne dit pas.

Non, il ne le dit pas, mais il dit qu’il cita à son père la loi du talion pour justifier son dessein. Vous couchez, disoit-il, avec ma mère : pourquoi ne coucherois-je pas avec la vôtre ? Cet argument n’étoit, à la vérité, qu’un argumentum commune.

Ma foi ! dit Eugène, il étoit bon pour eux, et Eugène prit son chapeau et défila.

Gastriphères prit aussi le sien, et défila.

Phutatorius, sa main où l’on sait, prit aussi son chapeau et défila.

Somnolentius, Triptolême, Argalastes, Kysarchius prirent aussi leurs chapeaux, et défilèrent.

Défilons donc aussi, dit mon oncle Tobie.

Et tout aussitôt mon père et Yorick défilèrent, mon oncle Tobie à la tête.