Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/425

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

elle me quittoit à peine ; et je m’accoutumai tellement à recevoir la vie de ses mains, que je pâlissois et que mon cœur défailloit quand elle sortoit de la chambre. — Et cependant, continua le caporal, en faisant la réflexion

du monde la plus étrange,…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


. . . . . .je n’étois pas amoureux. — Car pendant les trois semaines qu’elle fut auprès de moi, nuit et jour occupée à panser mon genou, et à me rendre tous les soins les plus familiers ; je puis bien dire à monsieur que je ne sentis pas une seule fois ce que j’entends par amour. » —

« Cela est très-singulier, Trim, dit mon oncle Tobie. » —

« Très-étonnant, dit la veuve Wadman. » —

« Rien n’est cependant plus vrai, dit le caporal. » —



CHAPITRE L.

Trim s’enflamme.


« Il n’y a pourtant pas tant de quoi s’étonner, continua le caporal, voyant que mon oncle Tobie faisoit des réfléxions mentales sur ce sujet. — L’amour, monsieur, le