Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/427

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» C’étoit un dimanche après midi, comme je le disois à monsieur.

» Le vieillard et sa femme étoient sortis.

» Il n’étoit resté personne dans la maison ni dans la cour ; — pas un chien, pas un chat, pas un canard.

» Tout y étoit tranquille et calme comme à minuit.

» Je vis entrer la belle béguine.

» — Ma blessure commençoit à se guérir ; l’inflammation avoit disparu, mais il lui avoit succédé une démangeaison, surtout au-dessous et au-dessous du genou, qui m’étoit insupportable, et qui m’empechoit de fermer l’œil de toute la nuit. »

« Laissez-moi voir l’endroit, dit-elle, en s’agenouillant tout contre mon lit, et soulevant le drap pour visiter la plaie, — cela ne demande dit la béguine qu’à être un peu gratté. — Aussitôt ayant ramené la couverture par-dessus, elle commença à gratter le dessous de mon genou avec le premier doigt de la main droite, qu’elle avoit passée sous la flanelle qui enveloppoit tout l’appareil.

» Au bout de cinq ou six minutes, je sentis légèrement le bout de son second doigt qui arrivoit, et qui peu-à-peu se plaça à côté de l’autre ; elle, continuant toujours de grat-