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Page:Stevens - Contes populaires, 1867.djvu/11

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X
PRÉFACE DE L’AUTEUR.

Dieu les dons de l’intelligence et les talents littéraires, sont coupables s’ils ne travaillent pas de tout leur pouvoir à faire connaître la vérité, à faire aimer la vertu. Quand des barbares armés des sophismes les plus dangereux menacent la société, il faut parler, il faut écrire dans un autre but que celui d’arranger des mots, de pondérer des phrases, de dérouler des images pour caresser l’oreille ou flatter l’imagination. Tout littérateur qui a la conscience de sa dignité, doit se regarder comme un soldat. Son devoir est de combattre le mensonge ; qu’importe que ses armes ne soient pas brillantes, pourvu qu’elles soient solides !

« Toute œuvre littéraire peut servir au triomphe des idées morales, la poésie aussi bien que les travaux scientifiques, les fictions aussi bien que les travaux d’histoire. Tel lecteur qu’un livre sérieux épouvante se laissera gagner par une attachante fiction qui saura l’émouvoir. La douce voix des poëtes pourra toucher le cœur de ceux qui ne veulent pas écouter la voix grave des historiens. S’ils se proposaient tous la même fin, les littérateurs, animant d’une commune pensée leurs œuvres diverses, atteindraient toutes les classes, tous les âges et