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Page:Stevenson - L’Île au trésor, trad. Varlet.djvu/234

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L’ÎLE AU TRÉSOR

— Eh bien, fis-je, quelque peu enhardi, si je dois choisir, je déclare que j’ai le droit de savoir ce qu’il en est, pourquoi vous êtes ici, et où sont mes amis.

— Ce qu’il en est, répéta l’un des flibustiers avec un sourd grognement ; ah ! il aurait de la chance, celui qui le saurait.

— Tu pourrais peut-être fermer tes écoutilles en attendant qu’on te parle, mon ami ! lança farouchement Silver à l’interrupteur.

Puis, reprenant son ton aimable, il me répondit :

— Hier matin, maître Hawkins, durant le quart de quatre heures à huit heures, voilà que nous arrive le docteur Livesey, muni du pavillon parlementaire. Il me dit : « Capitaine Silver, vous êtes trahi : le navire n’est plus là… » Eh bien, peut-être avions-nous pris un verre et chanté un peu pour le faire passer. Je ne dirais pas non. En tout cas, personne d’entre nous n’avait remarqué la chose. Nous regardons et, cré tonnerre ! ce vieux bâtiment n’était plus là ! Je n’ai jamais vu bande de jocrisses avoir l’air plus stupides, crois-moi. « Eh bien, dit le docteur, faisons un marché… » Nous avons traité, lui et moi, et nous sommes ici avec provisions, eau-de-vie, blockhaus, le bois à brûler que vous avez eu la prévoyance de couper, et, pour ainsi dire, avec tout le sacré bateau, de la quille à la pomme des mâts. Quant à eux, ils se sont trottés ; je ne sais pas où ils sont.

De nouveau, il tira placidement sur sa pipe et reprit :

— Et afin que tu ne te mettes pas dans la tête que tu es compris dans le traité, voici les derniers mots qui furent prononcés : « Combien êtes-vous, que je dis, à partir ? — Quatre, qu’il dit, dont un blessé ; quant à ce garçon, je ne sais pas où il est,