déjà mille autres questions surgissent, mille énigmes nouvelles embarrassent mes pas, déconcertent mes regards et me font plus douloureusement sentir les bornes de ma liberté. « Ainsi, ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice . »
Les républicains, dans leur large liberté, ne sont-ils pas esclaves de la Loi ? Avec quelle avidité les cœurs vraiment chrétiens désirèrent de tout temps « être libres », et combien il leur tardait de se voir délivrés des « liens de cette vie terrestre » ! Ils cherchaient des yeux la terre promise de la liberté. « La Jérusalem de là-haut est libre, et c’est elle qui est notre mère à tous. » (Galates, IV, 26.)
Être libre de quelque chose signifie simplement en être quitte ou exempt. « Il est libre de tout mal de tête » ; égale : « il en est exempt, il n’a pas mal à la tête ; « il est libre de préjugés » égale : « il n’en a pas » ou « il s’en est débarrassé ». La liberté qu’entrevit et salua le Christianisme, nous la complétons par la négation qu’exprime le « sans », le « in » négatif : sans péché, innocent ; sans Dieu, impie ; sans mœurs, immoral.
La liberté est la doctrine du Christianisme : « Vous êtes, chers frères, appelés à la liberté . » « Réglez donc vos paroles et vos actions comme devant être jugées par la loi de liberté . »
Devons-nous rejeter la liberté parce qu’elle se trahit comme un idéal chrétien ? Non, il s’agit de ne rien perdre, pas plus la liberté qu’autre chose ; seulement elle doit nous devenir propre, ce qui lui est impossible sous sa forme de liberté.
Quelle différence entre la liberté et l’Individualité ! On peut être sans bien des choses, mais on ne peut être sans rien ; on peut être libre de bien des choses,