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Page:Stirner - L’Unique et sa propriété, trad. Reclaire, 1900.djvu/350

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Mais il est parfaitement ridicule de déclarer « pécheur et criminel » celui qui ne prétend plus vivre de vos bienfaits et veut se tirer d’affaire lui-même. Vos dons le trompent et lui font prendre patience. Défendez votre propriété, vous serez forts ; mais si vous voulez garder la faculté de donner et jouir d’autant plus de droits politiques que vous pouvez faire plus d’aumônes (taxe des pauvres ) cela durera ce que ceux que vous gratifiez de vos dons permettront que cela dure.

La question de la propriété n’est pas, je crois l’avoir montré, aussi simple à résoudre que se l’imaginent les Socialistes et même les Communistes. Elle ne sera résolue que par la guerre de tous contre tous. Les pauvres ne deviendront libres et propriétaires que lorsqu’ils — s’insurgeront, se soulèveront, s’élèveront. Quoi que vous leur donniez, ils voudront toujours davantage, car ils ne veulent rien de moins que — la suppression de tout don.


On demandera : Mais que se passera-t-il, quand les sans-fortune auront pris courage ? Comment s’accomplira le nivellement ? Autant vaudrait me demander de tirer l’horoscope d’un enfant. Ce que fera un esclave quand il aura brisé ses chaînes ? — Attendez, et vous le saurez.



La concurrence est étroitement liée au principe de la bourgeoisie. Est-elle autre chose que l’égalité ? Et l’égalité n’est-elle pas précisément un produit de cette Révolution dont la bourgeoisie ou la classe moyenne fut l’auteur ? Il n’est défendu à personne de rivaliser avec tous les autres membres de l’État (le Prince excepté, parce qu’il représente l’État) ; chacun peut