Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/423

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sante de la liberté, de l’action libre. Car son but n’est pas précisément la liberté qu’elle sacrifie au contraire à l’individualité et rien qu’à l’individualité. Sur ce point la différence entre l’État et l’association est suffisamment grande. Celui-là est l’ennemi et le meurtrier de l’individualité, celle-ci en est la fille et la collaboratrice.

Celui-là est un esprit qui veut être adoré en esprit et en vérité, celle-ci est mon œuvre, ma création ; l’État est le seigneur de mon esprit, et exige ma foi et me prescrit des articles de foi — le code comme article de foi — il exerce sur moi une influence morale, domine ma pensée, chasse mon moi pour s’installer à sa place comme étant « mon vrai moi », bref l’État est sacré et en face de moi, l’homme individuel, il est le vrai moi, l’esprit, le fantôme ; mais l’association de quelque sorte qu’elle soit est ma création propre, ma créature, elle n’est pas sacrée, elle n’est pas une puissance spirituelle dominant mon esprit. De même que je ne puis être l’esclave de mes maximes, mais que je les soumets à une critique constante sans tenir compte des garanties qu’elles présentent, et que je ne donne aucune caution de leur validité, de même et bien moins encore, je ne me lie pour l’avenir à l’association et je ne lui engage mon âme, comme on dit, pour le diable et comme c’est réellement le cas pour l’État et pour toute autorité spirituelle, mais je suis et demeure pour Moi plus que l’État, l’Église, Dieu, etc., et conséquemment aussi infiniment plus que l’association.

La société que veut fonder le communisme paraît de très près à l’association. Elle doit avoir pour objet le « bien de tous » mais de tous, crie Weitling, sans cesse, de tous ! Il apparaît vraiment que personne