nommez cela transport, enthousiasme, j’ajoute que l’enthousiasme parfait, car on ne peut s’arrêter à un demi-enthousiasme paresseux — c’est le fanatisme.
Dans l’homme cultivé, le fanatisme se trouve chez soi — car l’homme est cultivé autant qu’il s’intéresse aux choses de l’esprit, or l’intérêt pour les choses de l’esprit, quand il est vivace, est et doit être fanatique ; l’intérêt pour ce qui est saint est fanatique « fanum ». Considérez nos libéraux, jetez un coup d’œil sur les feuilles nationales saxonnes, écoutez ce que dit Schlosser[1]. « La société d’Holbach forma un complot formel contre la doctrine traditionnelle et le système existant, ses membres furent aussi fanatiques pour leur incroyance que les moines et prêtres, jésuites, piétistes et méthodistes, les missionnaires et les marchands de bibles ont coutume de l’être pour le service mécanique de Dieu et pour la foi dans le Verbe. »
Voyez comment se comporte un de ces hommes moraux qui croient en avoir fini avec Dieu et rejettent le christianisme comme ayant cessé de vivre. Demandez-lui s’il doute que l’union entre frère et sœur soit un inceste, que la monogamie soit la vérité du mariage, que la piété filiale soit un devoir sacré, et il sera pris d’un frisson d’horreur très moral à la pensée que l’on peut approcher sexuellement sa sœur, etc… Et d’où vient cette horreur ? Parce qu’il croit aux commandements de la morale. Cette foi morale est profondément enracinée en lui. Autant il déploie de zèle contre le chrétien pieux, autant il est resté lui-même chrétien, mais chrétien moral. Sous forme de moralité, la chrétienté le tient pris et en réalité pris par la foi.
La monogamie doit être quelque chose de sacré,
- ↑ Achtzenhtes Iahrhundert, II, 519.