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Page:Strauss David - Vie de Jésus, tome 1, Ladrange 1856.djvu/19

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de ce temps, étaient enfermées sous le symbole de ces récits que notre intelligence actuelle repousse dans leur forme littérale. Mais, pour mettre ces vérités sous le symbole, il faut les avoir et par conséquent être placé à un niveau au-dessus de celui qu’occupent les hommes à qui l’on s’adresse. Or, dans l’histoire, rien ne nous permet de faire une telle hypothèse, rien ne nous montre cette situation où quelques classes, supérieures au reste, les instruisent par des emblèmes. Partout les classes instruites, et, en particulier, les classes sacerdotales font, aussi loin qu’on peut les suivre, partie intégrante du système où elles fonctionnent, elles en partargent les notions fondamentales, et elles n’ont pas sur la nature des choses une manière de voir qui les distingue radicalement. S’il est anti-historique de supposer que les castes dirigeantes allégorisent tandis que les masses populaires croient, on heurte non moins gravement la nature humaine en admettant que de pures allégories pourraient devenir vivantes et se transformer en institutions puissantes au sein des sociétés. Elles seraient aussi froides et aussi mortes dans l’ordre politique qu’elles le sont dans la poésie moderne ; là, rien ne peut leur donner cette réalité qu’elles ont dans les œuvres où elles furent incorporées par l’esprit même du temps. Voyez d’ailleurs, si l’interprétation allégorique pouvait être la clef, voyez ce que deviendrait l’histoire ; au lieu d’un développement obéissant à des lois déterminées et s’opérant régulièrement par l’influence réciproque des hommes supérieurs qui ne sont supérieurs qu’en un point, celui par où ils initient, et des masses vivantes qui, n’étant inférieures que par ce point, sont capables de s’assimiler le nouvel élément, on perdrait toute vue entre des philosophes et des politiques qui