Page:Strauss David - Vie de Jésus, tome 1, Ladrange 1856.djvu/216

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traire ou d’un défaut de critique, bien capables d’ébranler la confiance en son arbre généalogique.

La généalogie de Luc, examinée isolément, ne présente pas autant de fautes que celle de Matthieu ; car, en la comparant avec elle-même, on n’a aucune conclusion à en tirer, attendu qu’elle ne se contrôle pas par une somme[1]. De plus, le contrôle manque aussi, pour la plus grande partie, du côté de l’Ancien Testament ; car, de David à Nathan, elle descend par des noms presque complètement inconnus pour lesquels l’Ancien Testament ne fournit aucun arbre généalogique. Elle ne touche qu’en deux membres, Salathiel et Zorobabel, une ligne mentionnée dans l’Ancien Testament ; mais, là même, elle est en contradiction avec 1 Paralip., 3, 17, 19 et seq., car elle fait Salathiel fils de Néri, tandis que le passage cité de l’Ancien Testament le fait fils de Jéchonias ; elle nomme, comme fils de Zorobabel, un Resa, qui manque parmi les enfants de Zorobabel dans les Paralipomènes. On trouve aussi dans la liste anté-abrahamique une différence, à savoir, qu’elle intercale, entre Arphaxad et Sela, un Caïnan (Καϊνὰν), qui n’existe pas dans le texte hébreu, 1 Mos., 10, 24 ; 11, 12 seq., mais qui, au reste, avait déjà été intercalé par les Septante. À la vérité, dans la troisième génération de la première série, à compter d’Adam, le texte original a aussi ce nom, et c’est de là que la traduction des Septante paraît l’avoir transporté à la même place de la seconde série, à compter de Noé.


  1. Cependant elle procède aussi par le nombre septénaire ; trois fois sept d’Adam à Abraham ; deux fois d’Abraham à David ; trois fois de Nathan à Salathiel ; trois fois de Zorobabel à Jésus ; en tout onze fois sept ; et il faut compter Abraham deux fois. Theile en a fait l’observation, Zur Biographie Jesu, S. 43.