καὶ Λυσανίου τῆς Ἀϐιληνῆς τετραρχοῦντος. Or, il est impossible d’entendre ce passage comme si ce Philippe avait régné aussi sur l’Abilène ; car, dans ce cas, le mot étant tétrarque, τετραρχοῦντος, n’aurait pas été répété[1], et l’article τῆς aurait dû être placé devant Λυσανίου, si l’auteur n’avait pas voulu être mal compris. Il ne reste donc rien autre chose que de croire que l’auteur lui-même s’est trompé. Comme l’Abilène était encore, dans un temps postérieur, dénommée l’Abilène de Lysanias, ἡ Λυσανίου, d’après le nom du dernier roi de la dynastie précédente, il en aura conclu qu’il y avait encore un prince de ce nom, tandis que, dans le fait, l’Abilène, ou appartenait à Philippe, ou était soumise à la domination immédiate des Romains[2].
Le renseignement chronologique que donne le passage de notre évangéliste ne concerne immédiatement que Jean-Baptiste. Quand plus tard (v. 21 seq.) Luc vient à parler de Jésus, on ne trouve plus une date semblable ; il est dit seulement de Jésus, qu’au moment de son entrée dans la vie publique, ἀρχόμενος , il était âgé d’environ trente ans, ὡσεὶ ἐτῶν τριάκοντα. L’évangéliste garde le silence sur la date, de même que, par une omission inverse, l’âge de Jean-Baptiste, à ce moment, n’est pas indiqué. Quand bien même Jean aurait commencé à prêcher dans la quinzième année du règne de Tibère, nous n’en pourrions, ce semble, rien conclure pour l’époque du commencement de Jésus ; car nulle part il n’est dit depuis combien de temps Jean-Baptiste baptisait à l’époque où Jésus vint le trouver sur les bords du Jourdain ; et réciproquement, bien que nous apprenions que Jésus, lors de son baptême, comptait environ trente ans, nous ne savons pas pour cela quel âge avait Jean à l’époque où il