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Page:Stuart Merrill - Prose et vers (1925).pdf/100

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LA DANSE DANS LE CIMETIÈRE

Dansons au soleil, ô ma Joie,
Sur les tombes de la Mort !
Ta bouche est la grenade en proie
Aux désirs des abeilles d’or.

Avons-nous entendu les cloches,
Ce matin, sonner le glas ?
Tais-toi, car les heures sont proches
Du bon amour dans tes bras las.

Et puis des chants, et puis la danse
Sur les lilas entassés !
Il n’est de fleurs en abondance
Qu’au doux jardin des trépassés.

Tes cheveux sont une auréole
De feu roux contre l’azur.
Ô la Mort, que vous êtes folle
De vouloir ternir cet or pur !