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Page:Stuart Merrill - Prose et vers (1925).pdf/102

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LES LAURIERS-ROSES

Viens. Dans la nocturne vallée
Entends-tu ce bruit si léger
Qu’on dirait l’haleine exhalée
Par les jeunes fleurs d’un verger ?

C’est la chanson des lauriers-roses
Que câline, furtif, le vent
Sous les astres bleus, verts et roses
De ce paysage fervent.

Ils se penchent sur les murmures
Et l’écume d’un ru pierreux
Pour se frôler de leurs ramures.
Et l’on croirait des amoureux

Essayant de se mieux connaître
Par la caresse de leurs voix
Qui fait au cœur mourir et naître
Le désir de nouveaux émois.