Aller au contenu

Page:Stuart Merrill - Prose et vers (1925).pdf/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE BEAU ROYAUME

Mon royaume est plein de tourelles
D’où s’essaiment des carillons
Et s’essorent des tourterelles
Vers le soleil ou les sillons.

Les primevères et les roses,
Au bord des golfes violets,
Mêlent leurs corolles écloses
Dans les parterres étoilés.

Par couples enlacés les filles
Dont le corps est pur comme un fruit
Se promènent par les charmilles
Où bleuira bientôt la nuit.

Agenouillés comme des faunes
Derrière le rideau mouvant
Des chèvrefeuilles blancs et jaunes,
Les garçons guettent le moment