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Page:Stuart Merrill - Prose et vers (1925).pdf/43

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À TOMMY ATKINS !

I

Ce fut à Versailles, ô Tommy Atkins, dans la ville du Grand Roi dont le nom te fut inconnu et te fut encore plus inconnue la gloire, que je vis, en cette journée de juillet où les bassins du parc sentaient l’eau croupie et le Soleil jaunissait les brins d’herbe entre les pavés des anciens boulevards, avancer cahin caha, au pas d’une haridelle qui dodelinait paresseusement de la caboche, ton convoi funèbre,

Tommy Atkins, ô Tommy Atkins !

II

Sur un corbillard d’indigent était juché un cercueil en bois blanc que drapaient de leur double gloire les étendards de France et d’Angleterre. Aucune fleur ne s’en effeuillait, odorant souvenir que peut ramasser une fillette dans la foule. Quelques soldats en uniforme jaune te suivaient, puis d’autres en capote bleue et culotte rouge. Et tous tenaient bien serré sous