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Page:Stuart Merrill - Prose et vers (1925).pdf/90

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Va-t-en ! Vois, la porte est ouverte.
Ton amour me fut doux pourtant.
Mais la campagne est déjà verte
Et les oiseaux sont fous. Va-t-en !

Tu t’es plainte que ta jeunesse
Se flétrissait dans ma maison,
C’est bien. Qu’importe ma détresse ?
Voici la nouvelle saison.

Parcours les routes inconnues
Et cueille de nouvelles fleurs.
Lance vers les bois et les nues
L’appel à de nouveaux bonheurs.

Et tu t’en reviendras peut-être,
Ô la pauvresse que j’aimais,
Croyant voir luire à ma fenêtre
La veilleuse éteinte à jamais.