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Page:Stuart Merrill - Prose et vers (1925).pdf/97

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LA VILLE MARINE

Ô ville marine aux toits rouges
Dormant au bord de ton port bleu,
Ville de palais et de bouges
Que surchauffe un soleil de feu,

Jardins où citrons et oranges
Mûrissent autour des bassins,
Ruelles aux lueurs étranges
Où passèrent guerriers et saints,

Cloches du soir, grelots de mules
Et ces chansons des matelots
Rêvant à d’anciens crépuscules
Sur l’immense tourment des flots,

Ô ville marine, il me semble
Revoir sous tes remparts de fer
Les voiles latines où tremble
Comme un baiser le vent amer.