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Page:Stuart Merrill - Prose et vers (1925).pdf/98

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Par un matin brûlant de fête
Qui sentait la poudre et le vin,
J’ai franchi tes portes, en quête
D’aventures de grand chemin.

J’ai vu de folles farandoles
Parmi les salves des mousquets,
Des tromblons et des espingoles,
S’enrouler au long de tes quais,

Puis, passer, parmi les bannières,
Et dans le bruit précipité
Des pas, des cris et des prières,
Le saint patron de la cité.

Des perroquets jaunes et roses
Se balançaient sur chaque seuil,
Où les courtisanes moroses
Se dressaient en robes de deuil.

Dans la placette à colonnades
Où grouille à l’ombre le marché
J’ai vu rascasses et dorades
Luire comme un trésor caché.