Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/107

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II

ARC DE TRIOMPHE

��I. Gerbes du couchant, jets de sang, membres d'or ëpars dans la nue, casques roulans, crinières échcvelées. Eclats volans des cuirasses,

Eperons semés comme les clous du tapis de la guerre, Têtes tranchées, troncs de pourpre ruisselans, — sur la moisson humaine.

O moisson sublime des nuages, que tranche la faulx de l'occident, El que le pitre d'or, Soleil, n'ayant pas pu sauver, arrose de la lumière de ses veines, —

Tandis qu'à pas lens, dédaigneux et superbes, le Soir t^rran s'avance, qui va les engranger, avec la fourche de l'ombre, dans son éter- nelle grange.

II. Casques sanglans, d'où les crines tombés n'ont pu tirer leur peau ruisselante, et où pendent encore les cheveux scalpés, —

Qu'elles sont belles, casques.

Vos aigles éplojrées, et leurs serres déchirant le cimier, le bec toujours en soc de la glèbe humaine, dans la défaite comme dans la victoire!

III. Cuirasses pleines et pesantes, troncs d'or, troncs d'argent, troncs d'acier des géans décapités,

" Troncs des guerriers fauchés au ras des cuisses. Caisses d'ivoire et de métal. loiiici pleines de sang, O cttinsseï,

Où le coeur des héros palpite encore, — où il bal furieux, Pendule qui veut sonner l'heure seule de la gloire, — Prisonnier qui frémit contre les mars de m prison, en se pré- cipitant.

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