Page:Suarès - Sur la mort de mon frère.djvu/153

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La divine bonté est le pain quotidien de ceux qui souffrent ; et ceux-là sont tous ceux qui vivent, si d’abord ils vivent par le cœur. Divine encore, cette bonté humaine, en ce qu’elle parle du Père qu’ils n'ont plus à ceux qu’elle visite et qu’elle console : souvent, ils avaient fini d’espérer.

Sans la bonté, l’amour n’est qu’une guerre. La bonté pacifie toutes les douleurs et toutes les défaites, une seule exceptée : celle où la bonté cause le seul mal qu’elle pût faire, en étant la victime première : la mort, — la mort.

L’amour des sexes est aussi loin de la bonté, que les lourdes planètes, plus ou moins impures, sont distantes du pur foyer, du feu parfait qui est le soleil.


Sa bonté m’a nourri dans les angoisses brûlantes de la solitude. Elle a rafraîchi