Page:Suarès - Sur la mort de mon frère.djvu/63

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Jamais plus


La mer avant l’orage.


Au large, où le flot est plus vert, la notion de l’espace se confond dans la pensée de l’heure. Au large de la mort, les idées de la vie et celles de l’amour n’en font plus qu’une. De celui qui n’est plus, le cœur ne sait rien, sinon qu’il se dit : « Il était », et : « Il n’est plus. » Je l’aime davantage ; je l’aime avec douleur ; je l’aime sans espoir, enfin.

Jamais plus ! Plus jamais !… C’est le rythme infini de la vague, qui vient et qui s’en va. Plus jamais ! jamais plus !…