Page:Suarès Péguy.djvu/102

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la Bonne Lorraine est bien plus belle, depuis qu’à ta mesure tu es mort comme elle. Et comme elle a vécu quelques mois, tu as su vivre quelques jours.

Tu ne mourras pas. Il est un don d’immortalité dans une mort comme la tienne. Elle décerne la même couronne à ton œuvre et à ta vie.

On te verra toujours patient, toujours acharné, saint de besogne, passionné pour tout ce qui vaut la peine de vivre ; voué à tout ce qui fait croire, faiseur d’hommes, instituteur de bonne doctrine, humble et simple d’aspect, homme de souci, piéton sans fanfare, grand par l’esprit, plus grand par la qualité de l’âme. Ton caractère ne craint rien du temps. Tu es fondé sur la bonne terre