Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/12

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Quant aux accessoires de la figure principale de ce récit, quant aux scènes de la vie du monde parmi lesquelles on la voit agir, l’auteur de ce livre en reconnaît d’avance la pauvreté stérile ; mais il pense que les mœurs et la société d’aujourd’hui n’en présentent pas d’autres, ou du moins il avoue n’avoir pas su les découvrir.

Ceci dit à propos de cet ouvrage, ou plutôt de cette longue, trop longue peut-être, Étude Biographique, — passons. —

Un écrivain n’ayant guère d’autre moyen de répondre à la critique d’une œuvre que dans la préface d’une autre, je dirai donc deux mots sur une question soulevée par mon dernier ouvrage [1], et posée avec une flatteuse bienveillance par ceux-ci, avec une haute et grave sévérité par ceux-là ; ici avec amertume, là avec ironie, ailleurs avec dédain.

Cette question est de savoir si je renonce à cette conviction, taxée, selon chacun, — de paradoxe, — de calomnie sociale, — de triste vérité, — de misérable raillerie, — ou de thèse inféconde ; — cette question est de savoir, dis-je, si je renonce à cette conviction : que la vertu est malheureuse et le vice heureux ici-bas.

Et d’abord, bien que rien ne lui semble plus pénible que de parler de soi, l’auteur de ce livre ne peut se lasser de répéter qu’il n’a pas la moindre des prétentions philosophiques qu’on lui accorde,

  1. Latréaumont