Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/127

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heures qui d’avance le mettait hors de lui ; et pourtant, en voyant son visage si gracieux ci si noble, ses manières d’une dignité si affable et si charmante, les étrangers ne pensaient pas qu’il put vivre et se plaire ailleurs que dans ce monde où il paraissait avec tant de rares et d’excellents avantages.

Mais je reviens à cette triste journée de novembre, où je ressentis pour la première fois un si incroyable besoin d’isolement.

Nous arrivâmes donc au château…

Comme je montais chez moi pour m’habiller, une des femmes de ma tante me pria, de sa part, de vouloir bien passer à l’instant chez elle. Je n’avais aucune raison de craindre cette entrevue ; pourtant, j’éprouvai un grand serrement de cœur… Je me rendis chez ma tante ; elle était assise près de sa table à ouvrage, sur laquelle je vis une lettre ouverte ; je m’aperçus aussi qu’elle avait beaucoup pleuré.

« Mon ami, — me dit-elle, — il y a des gens bien méchants et bien infâmes… Lisez ceci. » Puis elle me donna une lettre, et remit son mouchoir sur ses yeux.

Je lus : c’était un avertissement amical par lequel on prévenait charitablement la mère d’Hélène que mon intimité si familière avec sa