Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/137

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et moi comme un frère ? ne s’est-elle pas livrée confiante à mon amour, insouciante de tout le reste et absorbée par lui ? n’a-t-elle pas exposé indifféremment aux calomnies du monde sa réputation, son unique trésor ?

Hélas ! pardon, ô mon père ! car c’est peut-être un misérable et sordide instinct qui m’a répondu à votre place ; sans doute, rougissant de ma bassesse, j’ai voulu attribuer à votre influence cette infernale pensée, le premier doute qui soit venu pour jamais troubler le flot riant et pur de mes croyances ; pardon, mon père, encore une fois pardon, si dans le moment où, dévoré d’angoisse, je vous demandais quelle arrière-pensée il pouvait y avoir à l’amour d’Hélène, mon égoïsme brutal m’a répondu : « VOTRE FORTUNE, CAR HÉLÈNE EST PAUVRE !!!… »

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Depuis ce jour fatal, incessamment sous le coup d’une idée fixe et dévorante, incessamment torturé par le doute ! cette arme à deux tranchants qui blesse aussi cruellement celui qui frappe que celui qui est frappé, j’ai opiniâtrement cherché, et, pour mon malheur, cru trouver bien souvent les arrière-pensées