Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/148

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— Hélène, lorsque la première fois ma présence ou mon avenir vous a impressionnée, lorsqu’enfin vous m’avez aimé, quel a été votre but ?

— Mon but !… quel but ? encore une fois je ne vous comprends pas, — dit-elle en secouant la tête ; puis elle ajouta, confondue d étonnement : — Tenez, Arthur, vous me torturez à coups d’épingles ; au nom de votre mère, expliquez-vous franchement ; que voulez-vous de moi ? que signifient toutes ces questions ?

— Eh bien ! tenez, je vais vous égaler en franchise, en grandeur et en pureté de vues ; je vais, comme vous, me laisser aller à toute la soudaineté de mes impressions, sans la moindre arrière-pensée, sans le moindre calcul ; et comme il est hors de doute que vous serez ma femme, et qu’à cette heure charmante nous pouvons, nous devons tout nous confier, je vous dirai comment et pourquoi je vous ai aimée, mais avant j’exige de vous la même confidence… Cela va être un mutuel échange d’aveux généreux et tendres dont mon pauvre cœur se fait une joie extrême, ne trouvez-vous pas ? — dis-je avec cet air ironique, froid et cruel qui faisait un mal horrible à la malheureuse en-