Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/17

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— Je n’en sais rien, absolument rien… Mon correspondant ne m’en a pas appris plus long… et c’est par le plus grand hasard du monde qu’il a eu vent de cette bonne affaire ; car sur cent personnes du département, il n’y en a pas dix qui connaissent le village de ***. »

Je ne sais pourquoi ces renseignements, bien que fort vagues, piquèrent ma curiosité ; je me décidai à partir sur-le-champ, et j’envoyai commander des chevaux.

« Oh ! — me dit le notaire, — je ne vous conseille pas de vous engager en voiture dans ces chemins-là… la poste y mène bien, mais le relais le plus proche de *** en est encore éloigné de cinq lieues, et pour y arriver, on dit que ce sont de vraies sablonnières de traverse, dont vous aurez mille peines à vous arracher ; si vous m’en croyez, monsieur, vous irez là à cheval. »

Je crus le garde-note ; je fis mettre un portemanteau sur une selle de courrier, et, précédé d’un postillon, je partis pour le village de ***, distant de huit lieues de la ville où je me trouvais.

Je fis mes trois premières lieues en une heure, je changeai de chevaux au relais, et j’entrai en pleine traverse.