Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/186

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rives du Gange et du Nil ? Je ne sais, mais cela était ainsi.

« Voulez-vous rester prendre le thé avec moi, — me dit donc M. de Cernay ; — sans compter mon renégat, vous verrez un des hommes les plus excentriques et les plus spirituels que je sache, un des hommes les plus sots et les plus ridicules que je connaisse : le premier est lord Falmouth, le second est M. du Pluvier.

— J’ai fort entendu parler de lord Falmouth, — lui dis-je, — et ce serait pour moi une précieuse bonne fortune que de le rencontrer ; mais je le croyais encore aux Indes ?

— Il est arrivé depuis un mois seulement, — me dit M. de Cernay ; — mais vous savez sans doute comme il s’est décidé à ce voyage ? Du reste, ainsi qu’il fait toujours, Falmouth se couche assez généralement à six ou sept heures du matin. Or un jour, il y a environ dix-huit mois de cela, il se lève sur les quatre heures du soir ; il avait mal dormi, était inquiet, agité, nerveux ; il avait de plus énormément gagné au jeu, ce qui l’avait privé des émotions qui le sortent parfois de l’engourdissement de sa vie décolorée ; enfin il s’ennuyait un peu plus horriblement que d’habitude. Il sonne son valet de chambre, et demande le temps qu’il fait. — Le