Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/19

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leurs entendu ses camarades de la poste l’appeler le hussard, et tout dans cet homme contrastait avec l’air négligé et la bruyante familiarité des autres méridionaux.

— Es-tu déjà allé à *** ? — demandai-je donc à mon guide.

— Oui, monsieur, deux fois dans ma vie, — me répondit-il en arrêtant son cheval et se plaçant un peu en arrière de moi ; — une fois il y a deux ans, et l’autre fois il y a trois mois ; mais, dame ! les deux fois ne se ressemblent guère !!!

— Que veux-tu dire ?

— Oh ! la première fois, — ajoutait-il encore exalté sans doute par un souvenir d’admiration et de gratitude, — c’est ça qui était crâne ! cent sous de guides ! un courrier ! six chevaux de berline ! »

Et pour péroraison imitative, sans doute, mon guide fit claquer son fouet de façon à m’étourdir.

Ne me contentant pas de cette manière d’apprécier et de désigner la qualité des voyageurs, je lui demandai :

« Mais qui était dans cette voiture ? à qui appartenait ce courrier ?

— Je ne sais pas, monsieur, les stores de