Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/216

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dame de Pënâfiel, au fond de sa voiture, où elle semblait couchée, tout enveloppée dans un grand châle de cachemire noir, complétait cette apparence de langueur et d’insouciance.

Comme j’examinais la physionomie de madame de Pënâfiel, qui, dans ce moment, semblait répondre à peine à ce que lui disait M. de Cernay, je la vis tourner sa tête, d’un air distrait, du coté opposé à celui où était le comte. Alors son pâle visage semblant s’animer un peu, elle se pencha vers M. de Cernay, pour le prier sans doute de lui nommer quelqu’un, qu’elle lui désigna du regard, avec un assez vif mouvement de curiosité.

Je suivis la direction des yeux de madame de Pënâfiel, et je vis Ismaël… son cheval se cabrait avec impatience, et le renégat, excellent cavalier d’ailleurs, le montait à merveille. Les longues manches de son vêtement rouge et or flottaient au vent, son turban blanc faisait ressortir sa figure brune et caractérisée, il fronçait ses noirs sourcils en attaquant les flancs de son cheval du tranchant do ses étriers mauresques ; en un mot, Ismaël était véritablement ainsi d’une beauté sauvage et puissante.

Je retournai la tête et je vis madame de