Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/226

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çois, parce qu’on la dit si capricieuse, si blasée, cette marquise ! que rien ne m’étonne plus d’elle… Mais au moins on met du mystère ! mais elle… pas du tout.

— Voilà qui est fort curieux, — lui dis-je.

— La chose n’est pas douteuse, — reprit-il. — Cernay, qui était juge, m’a tout raconté, car c’est à lui que madame de Pënâfiel a demandé avec un empressement… en vérité… plus qu’indécent, quel était ce Turc ; car dès qu’elle eut remarqué cet original, elle n’a plus eu de pensée, de regards que pour son Turc. (Ici M. de Pommerive prit une voix de fausset pour imiter les exclamations supposées de madame de Pënâfiel.) « Ah ! mon Dieu, qu’il est beau ! D’où est-il ? Ali ! quel beau costume ! Ah ! quelle différence avec vos affreux habits ! » (c’est bien d’elle ! toujours si méprisante ! ) « Mon Dieu, quelle admirable figure ! Quel air noble, audacieux ! Voilà qui n’est pas vulgaire ! Quel air intrépide ! Comme il monte bravement à cheval ! etc. ; » — je supprime encore des et cætera, — ajouta M. de Pommerive en reprenant sa voix naturelle, — car il y en aurait jusqu’à demain à vous répéter ses exclamations aussi folles que passionnées. Mais croiriez-vous qu’elle ait poussé l’ou-