Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/227

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bli des convenances les plus simples, jusqu’à ordonner à ses gens d’approcher davantage sa voiture pour le voir de plus près, ce beau Turc, ce cher Turc !

— Mais vous avez raison, c’était une passion subite et d’une violence tout africaine, — dis-je à M. de Pommerive, ne pouvant m’empêcher de sourire de ce début si véridique.

— Mais vous allez voir, — ajouta-t-il, — vous allez voir le merveilleux de l’histoire ! voilà qu’un des chevaux de la voiture de madame de Pënâfiel, grâce à cette maudite curiosité, heurta la croupe du cheval du cher Turc ; et le cheval de ruer, de bondir, de sauter… alors, la marquise, éperdue, épouvantée pour son Turc, se met à pousser des cris affreux et lamentables.

« Prenez garde ! » — s’écria AI. de Pommerive, en reprenant sa voix de fausset pour imiter le cri d’effroi de madame de Pënâfiel, — « prenez garde ! saisissez son cheval ! ah ! ciel ! le malheureux ! il va se tuer !!! j’aurai causé sa mort ! Sauvez-le !… au secours !!! Sa mort ! ah ! ce serait le deuil de toute ma vie ! Ismaël ! Ismaël !… » — Enfin, — dit M. de Pommerive en revenant à sa voix naturelle, — la marquise perdit tellement la tête qu’elle avait le corps à moitié passé par la portière, toujours