Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/240

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

reconnus facilement l’histoire d’Ismaël, qui allait ainsi faire le tour de la salle.

— Ah ça, — me dit M. de Cernay en souriant, — bien que je ne sache pas du tout le pourquoi anti-matrimonial de madame de Pënâfiel, je suis assez de ses amis pour vous présenter à elle si vous le désirez, et si elle y consent, ce dont je n’ose vous répondre… elle est si fantasque ! mais comme je vais lui faire une visite voulez-vous que je lui parle de vous ?

Songeant aussitôt à tout ce que cette demande aurait de souverainement ridicule, et du mauvais goût dont elle serait si madame de Pënâfiel m’avait entendu la défendre, et craignant que M. de Cernay ne fit cette démarche, je lui dis très-vivement et d’un air fort sérieux :

— Pour un motif que je désire garder secret, je vous prie, je vous supplie même très-positivement de ne pas prononcer mon nom à madame de Pënâfiel.

— Vraiment ! — dit le comte en me regardant attentivement ; — et pourquoi ? quelle idée !

— Je vous prie encore une fois très-sérieusement de n’en rien faire, — répétai-je en accentuant les mots de façon que M. de Cernay