Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/241

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comprit que je désirais véritablement qu’il ne fût pas question de moi.

— Soit, — me dit-il, — mais vous avez tort, car rien que ses coquetteries sont inappréciables à voir chez elle…

Il sortit, et j’allai faire aussi quelques visites dans la salle à plusieurs femmes de ma connaissance. — Le bruit du soir, et on ne parlait que de cela, était que madame de Pënâfiel avait causé la mort de M. de Merteuil, et qu’elle s’était éprise subitement d’Ismaël.

Aux femmes qui me racontèrent ceci avec de nombreuses variations et de grandes exclamations sur une si épouvantable sécheresse de cœur et une conduite aussi légère, je répondis (présumant, ce qui était vrai, que ces belles indignées étaient fort assidues aux fêtes de madame de Pënâfiel), je répondis d’un air non moins éploré qu’en effet rien n’était plus odieux, plus épouvantable, mais qu’heureusement, grâce à ce haut respect que le monde conservait toujours pour sa propre dignité et pour les convenances, cette marquise éhontée, qui s’éprenait si furieusement des Turcs, allait être bien punie de sa conduite abominable, car de ce jour sans doute aucune femme n’oserait ni ne daignerait mettre les pieds à l’hôtel