Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/243

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

surprit tellement, qu’à mon tour je demandai à M. de Cernay si ce n’était pas une plaisanterie ; il me répondit très-sérieusement, et même comme s’il eut été singulièrement piqué de la demande de madame de Pënâfiel :

— Ah ! mon Dieu, non : elle n’a pas fait tant de façons ; elle m’a dit d’un air très-dégagé, pour cacher sans doute, et par le ton et par l’expression, l’importance qu’elle mettait à sa demande : « Monsieur de Cernay, votre Turc est assez original, il faut que vous me l’ameniez… »

— Elle vous a dit cela… sérieusement ?

— Très-sérieusement… je vous en donne ma parole.

Cette affirmation me fut faite d’une manière si grave par le comte que je le crus.

M. du Pluvier partit comme une flèche pour raconter cet autre trait de folie de madame de Pënâfiel, et à la sortie de l’Opéra ce nouveau détail compléta de reste toute cette belle médisance.

.........................

J’allai faire une visite d’ambassade, et je rentrai chez moi.

— Dès que je pus réfléchir en silence, je sentis que cette journée m’avait douloureuse-