Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/262

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par respect humain ; eh bien, le monde n’en cut pas davantage !

— Mais en admettant que je vous rende un service, que prouverait cela ? que vous auriez eu besoin de moi, mais non pas que moi j’aurais eu besoin de vous…

— Ainsi vous vous croyez sûr de n’avoir jamais besoin de personne ?

— Oui, c’est mon principal luxe, et j’y tiens.

— Soit, votre fortune est en terres, elle est sûre. Votre position est égale à celle de tous, vous ne croyez pas aux peines du cœur ou vous les souffrez seul ; mais, par exemple, ayez un duel, il vous faudra bien aller demander à quelqu’un du monde de vous servir de témoin ; voilà une grave obligation ! Vous pouvez donc avoir besoin des autres dans le monde.

— Quand j’ai un duel, je m’en vais à la première caserne venue, je prends les deux premiers sous-officiers ou soldats qui me tombent sous la main, et voilà des témoins excellents et qu’aucun homme d’honneur ne peut récuser.

— Quel diable d’homme vous faites ! — me dit le comte ; — mais si vous êtes blessé… qui viendra vous voir ?

— Personne, Dieu merci ! Dans les souffrances physiques je suis un peu comme les