Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/35

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cusez-moi, monsieur ; mais mon frère vous entretiendra à ce sujet. »

De plus en plus étonné, mais n’osant pas insister, je me rejetai sur quelques banalités, sur la vue, la beauté des sites, etc., etc.

Au bout d’une demi-heure ou frappa : c’était le curé ; sa sœur alla lui ouvrir, et l’informa sans doute du sujet de ma visite.

Ce prêtre, qui pouvait avoir trente ans, portait le costume sévère de sa condition ; il n’était pas contrefait, mais il ressemblait extrêmement à sa sœur : même laideur, même expression de douceur et de bonté, jointe à une apparence chétive et souffrante, car il était petit, frêle et très-pâle : il avait un accent méridional beaucoup moins prononcé que sa sœur, et ses formes étaient réservées mais polies.

L’abbé m’accueillit avec une sorte de froideur que j’attribuai à sa crainte de ne trouver en moi qu’un importun, attiré seulement par une indiscrète curiosité ; car, d’après le peu de mots dits par sa sœur, je comprenais qu’il s’était passé quelque fatal événement dans cette maison, et le curé pouvait supposer que, vaguement instruit à ce sujet, je venais seulement chercher des détails plus circonstanciés.