Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/36

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Désirant le mettre en confiance avec moi, je lui dis franchement que je désirais trouver une propriété très-isolée, très-calme, très-solitaire ; qu’on m’avait parlé de celle qu’on voulait vendre comme remplissant presque toutes ces conditions, et que je venais à lui pour en être sérieusement informé.

La froideur glaciale de l’abbé ne fondit pas à cette ouverture, et, après l’échange de quelques mots insignifiants, il me demanda si je voulais voir la maison.

Je lui répondis que j’étais absolument à ses ordres, et nous nous levâmes pour sortir.

Alors sa sœur prit un paquet de clefs dans une armoire, et les lui remit en disant les larmes au yeux : « Mon Dieu ! mon Dieu ! Joseph… cela va vous faire bien du mal, car vous n’y êtes pas entré depuis… »

Le jeune prêtre lui serra tendrement la main, et répondit avec résignation : « Que voulez-vous, Jeanne !… Il fallait bien que cela arrivât… un jour ou l’autre… »

Nous sortîmes.

Le silence opiniâtre que semblait vouloir garder le curé, à propos d’événements qui irritaient de plus en plus ma curiosité, me fut fort désagréable ; mais sentant que la moindre