Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/37

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question sur un sujet qui paraissait affecter si profondément ces deux pauvres créatures serait peut-être cruelle et probablement inutile, je me décidai à demeurer dans toute la rigueur de mon rôle de visiteur et d’acheteur.

Nous sortîmes du presbytère, et, gravissant une rue assez escarpée, nous arrivâmes devant une petite porte, de chaque côté de laquelle s’étendait un long mur très-élevé.

Celte apparence était plus que simple : cette muraille de pierres brutes, seulement jointes par un ciment très-solide, il est vrai, paraissait ruinée ; la porte semblait vermoulue ; mais lorsque, l’abbé l’ayant ouverte, j’entrai dans le paradis caché par ce grand mur, en vérité je compris et admirai plus que jamais le goût si sage, si égoïste et si bien entendu des Orientaux, qui tâchent à rendre les dehors de leurs habitations les plus insignifiants, et souvent même les plus délabrés du monde, tandis qu’au contraire ils en ornent l’intérieur avec le luxe le plus éblouissant et le plus recherché.

Cette habitude m’a toujours semblé charmante, comme contraste d’abord, et puis parce que j’avoue n’avoir jamais bien pénétré le but de ce déploiement extérieur de peintures et de sculptures si généreusement étalées pour les