Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/38

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passants, qui répondent d’ordinaire à cette attention délicate en couvrant d’immondices ces beautés architecturales et monumentales, comme on dit. C’est bien un contraste, si l’on veut ; mais celui-là ne me plaît pas. En un mot, n’est-il pas de meilleur goût de cacher au contraire une délicieuse retraite, et de jouir ainsi d’un bonheur ignoré, au lieu de s’en pavaner pompeusement aux yeux de chacun, pour exciter l’envie ou la haine de tous ?

Mais pour en revenir au paradis dont j’ai parlé, une fois la petite porte ouverte, j’entrai avec le curé ; il la referma soigneusement, et dit : — Ceci, monsieur, est la maison.

Puis, sans doute, absorbé dans ses souvenirs et voulant me donner le loisir de tout examiner, il croisa ses bras sur sa poitrine et il demeura silencieux.

Je l’ai dit, je restai frappé d’étonnement, et le spectacle que j’avais devant les yeux était si ravissant qu’il me fit oublier toute autre préoccupation.

On ne voyait plus une pierre de la muraille de clôture dont j’ai parlé ; elle était à l’intérieur absolument cachée par une charmille touffue et par une haute futaie de chênes immenses.