Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/45

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crête brumeuse et bleuâtre des dernières montagnes qui terminent la chaîne des Pyrénées orientales.

Cette vue était d’une haute magnificence, et, je le répète, cette nature si grandiose, encadrée dans l’or et la soie de ce joli salon, avait un singulier caractère.

« Ceci est le salon, » me dit le curé ; et nous entrâmes alors dans la serre chaude bâtie en bois rustique. On y voyait un grand nombre de belles plantes exotiques, profondément encaissées, de sorte que, l’hiver, cette serre devait avoir l’aspect d’une délicieuse allée de jardin. Devant une porte qui la terminait, le curé s’arrêta ; et au lieu de l’ouvrir, il revint sur ses pas…

Mais lui montrant cette porte de bois, d’un charmant travail gothique, flamand sans doute, et léger comme une dentelle, je dis à l’abbé : « Où mène cette porte, monsieur ? ne peut-on pas voir cet appartement ?

— On peut le voir, monsieur, si… vous le désirez absolument, — me dit le curé avec une sorte d’impatience douloureuse.

— Sans doute, monsieur, — répondis-je ; car plus j’avançais dans l’examen de cette demeure, plus mon intérêt augmentait. Tout jus-